Nos yeux nous trahissent quand nous mentons : mythe ou réalité ?

Si le mensonge est facilement perceptible chez Pinocchio, qu’en est-il de l’homme ? Existe-t-il véritablement des signes qui trahissent nos mensonges ? Nos yeux, miroir de l’âme, pourraient-ils nous trahir ?

Malgré tout ce qu’on a pu entendre, ceci ne serait pas tout à fait vrai.

Mécanismes corporels liés au mensonge

On évoque souvent le langage corporel pour démasquer le mensonge. De nombreux psychologues et experts du langage corporel ont travaillé sur le sujet. Que peut-on en déduire ?

C’est un fait, quand nous mentons, nous prenons le risque d’être démasqué.

Qui dit risque dit stress, et ce stress peut venir impacter notre corps de différentes manières.

Cependant, les expressions corporelles trahissant le mensonge sont délicates à repérer. En effet, il s’agit souvent de réactions extrêmement rapides et à peine perceptibles telles que des mouvements de tête ou encore de sourcils.

On dit également que quand on ment on touche souvent notre nez ou notre cou. Le mensonge nous induirait également à nous pincer les lèvres ou à nous toucher la bouche.

Mais rien de tout cela n’a été prouvé scientifiquement à ce jour.

Et de la même façon que nous réagissons tous différemment au stress, nous réagissons tous différemment au mensonge.

Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Il existe une théorie selon laquelle le mouvement de nos yeux nous trahirait quand nous mentons. On lui a même donné le nom de « théorie des cadrans ».

Ainsi, selon cette théorie :

– une personne qui ment regarde en haut et à droite en parlant

– une personne qui dit la vérité regarde vers la gauche

A noter qu’il existe une variante où l’orientation gauche / droite dépendrait de si on est droitier ou gaucher.

Mais cette théorie a été mise à bas par des chercheurs britanniques. En effet, ces derniers ont mené plusieurs expériences faisant intervenir des groupes de personnes non averties de la précédente théorie. Ils leur avaient chacun demandé soit de dire la vérité soit de mentir.

Toutefois, en observant les mouvements de leurs yeux, aucune différence n’a pu être retenue. Aucun menteur n’a pu être détecté en retenant ces éléments.

De plus, pour mener l’expérience jusqu’au bout, ces chercheurs ont également étudié des videos de personnes reconnues pour avoir menti (actualités, registres de police, etc). Mais à nouveau aucun lien n’a pu être établi entre mensonge et regard.

Ce que nos yeux font quand nous mentons

Cependant, il semblerait malgré tout que note zone oculaire réagisse d’une certaine façon au mensonge. En effet, lorsque nous mentons ou plus précisément après avoir menti, nos paupières ne se comporteraient pas comme d’habitude.

En temps normal, nos paupières battent en moyenne 12 fois par minute. Mais cette fréquence peut évoluer en fonction de nos attitudes et nos émotions.

Lorsque nous nous concentrons, nos paupières battent en général moins vite.

Inversement, juste après avoir menti et si notre mensonge n’a pas été remarqué, nos paupières pourraient se mettre à battre deux fois plus vite qu’en temps normal. Ceci serait lié au soulagement ainsi qu’au relâchement de la forte concentration que le mensonge lui-même nous a demandé.

Cette observation est le fruit de plusieurs études.

Mais vous l’aurez compris, une fois de plus ceci n’est pas une science exacte !

En conclusion, il semblerait donc que la psychologie humaine soit trop complexe pour se traduire en théories miracles. En effet, si nous pouvons trouver des critères communs, il faut reconnaître que nous ne réagissons pas tous de la même façon quand nous mentons ainsi qu’après avoir menti.

Ainsi, il n’existe pas à ce jour de technique miracle permettant de détecter le mensonge. C’est d’ailleurs pour cela qu’en France, aucune méthode de détection des mensonges s’appuyant sur nos réactions physiques ne vaut comme preuve auprès des tribunaux. De la même façon, on ne les utilise pas lors des interrogatoires.